Dans un futur imaginaire, de nouvelles roches – issues de l’activité humaine – seront exploitées. Trois échantillons de matériaux favorisent la spéculation sur de potentielles substances futures : Sont-ils des matériaux « naturels » ou « artificiels » ?
Anthropocène est un terme largement utilisé depuis que Paul J. Crutzen et Eugene Stoermer l’ont proposé pour désigner l’époque géologique actuelle dans laquelle les humains sont la principale cause du changement planétaire. L’humanité est devenue experte dans la transformation des ressources de la Terre, en les adaptant à ses besoins. La matière première est exploitée, façonnée et transformée en nouveaux matériaux. L’être humain libère des potentiels mais est aussi responsable de la destruction des écosystèmes. Il en résulte des matériaux synthétiques tels que les plastiques. Façonnables sous toutes les formes à moindre coût, ils ont révolutionné le monde de la production, le monde des objets. En retour, cependant, ils engendrent une augmentation exponentielle des déchets. Une énorme quantité de plastique finit dans des décharges aux antipodes ou dans la mer. Elle a d’ailleurs atteint un volume tel que l’on peut désormais parler d’une plastification de notre planète.
En explorant les traces anthropiques de l’humanité sur cette planète, j’ai eu envie de savoir à quoi les matériaux de notre époque, par exemple les plastiques, ressembleraient à une fois que les humain.es auront disparu.es depuis longtemps. Seront-ils toujours perçus comme des déchets sans valeur ? Dans plusieurs expériences, j’ai généré des strates rocheuses à partir des matériaux artificiels les plus distinctifs de notre époque : plastiques, aluminium et béton. Les échantillons de roches artificielles qui en résultent représentent le processus de formation géologique des roches métamorphiques, magmatiques et sédimentaires.